éunion
quelconque. Une grande belle femme, encore jeune. Elle s’ennuie.
Elle fait avec sa langue des choses intéressantes. Lorsqu’elle
se lève : pantalon transparent, string blanc, parfait.
Quelques secondes de grâce. À peine un regard pour moi.
Génie :
faire l’eau pèse.
Beaucoup
aimé la façon dont ce vieil homme, souffrant des séquelles
d’une embolie et qui venait de chuter, répond à ma main
tendue pour l’aider à se relever par une autre main tendue,
non pas « dépendante » mais, simplement, fraternelle.
La
jeune et jolie marchande de cartes postales.
— À plus tard…
— Je ferme à dix-huit heures…
— Je vous verrai après.
— Pour quoi faire ?
— Je veux vous faire la cour.
Entendu
Barbara (que je ne déteste pas toujours) chanter l’homme
à la rose. Affligeant. Je préfère le point
de vue de Borgès sur la politique (cf. son journal).
Rêvé
que je savais qu’Elton John allait être exécuté
par une bande de gangsters conduits par Jean Rochefort. Nous décidons
d’aller assister à la scène, cachés. Il ne sert
à rien de tenter de prévenir E.J. : il ne
nous croirait pas, ou cela ne ferait que reporter l’événement.
En outre, nous avons peur des gangsters. Cela se passe un samedi.
E.J. est en train de « bichonner » sa voiture, dans un garage
souterrain. Les gangsters commencent par faire un tour de ville grotesque ; ils
font les clowns, tout le monde rit. On dirait un défilé
de carnaval. Puis ils descendent dans le garage souterrain. Nous sommes
cachés en surplomb. Il ne faut pas faire de bruit (se faire
repérer serait très mauvais). Ils arrivent, tirent.
E.J. est mortellement touché. Il est par terre. Dès
que les gangsters sont partis nous accourons auprès de lui.
Il chante une chanson inédite qui dit (en anglais) « je
ne comprends pas tout ce qui bouge autour de moi ». Evidemment,
c’est triste.
Caries,
gangrènes, cancer, c’est vrai : la nature est bien
faite.
Il
y a toujours une addiction…
— Mais, cela n’existait pas, avant…
— Avant ? Le mot n’existait pas.
Une
amie va voir un « médecin chinois » pour faire un
régime. Il lui donne une liste des aliments à proscrire
et quelques régimes types rédigés en petit nègre
avec, en fin de liste : « deux ballotins de chocolat
par jour ».
Comme
nous attendons des étrangers une façon de parler notre
langue de manière révérencieuse, classique, qu’il
arrive que le style soit « relâché » (vocabulaire,
grammaire ou syntaxe), comme il est de coutume dans notre langage
parlé, et cela sonne aussitôt comme une bizarrerie plus
dissonante encore qu’un langage châtié utilisé
entre amis.
Dans
la — contemplation ? ce vide mental où l’on se sent
absorbé par le monde, subsistent, gênants, des grumeaux
de pensée, d’idées, qui empêchent la parfaite
dissolution.
—
Le vin, c’est compliqué.
— Le plaisir, c’est compliqué.
Un silence puis « ah oui ! ».
Dans
le bus : un petit homme avec un cor de chasse.
Entre
la vache maigre et le viagra.
Elle
sent mauvais — non : elle sent fort. Passée la répulsion : se
plonger dans le fumet.
Ce
qui me tue me rend moins fort.
Que
penser de cette vieille femme qui attend le dernier moment pour
quitter le métro ?
Des
vieux, avec des vêtements de vieux, des affaires de vieux.
C’est exprès ?
Je
m’assied et j’écris. Je suis comme une machine. Parfois j’écris
en marchant.
Je
ne connais pas ce bösersach qui étale sa vie dans son
« journal ».
Une
femme laide s’assied à côté de moi : humiliation.
Ma
principale qualité aujourd’hui : l’inertie.
Ne
dites pas « l’allégresse », dites « la femme
de couleur ».
Un
des gestes de l’allégeance : regarder sa montre.
Etre
haï et trahi.
Entendu
dans le train « des fois, de fumer, ça me ferait passer
le temps ».
Homme
plus que mûr étreignant une femme plus que mûre
sur un banc, ostensibles, pathétiques.
Elle
est jolie : lorsqu’elle marche, ses genoux se touchent.
La
pie, campée avec insolence devant le bâtiment Charles
Darwin.
Un
chien, d’une laideur extraordinaire.
Pestilentiel :
flatulence divine (D.C.)
Jeunes,
insolentes, charmantes, sûres d’elles (vraiment ?). Pas
très jolies.
Un
bruit mou puis des pleurs : un enfant est tombé. Totale
indifférence (encore dans les miasmes vineux).
Quelqu'un
s’était procuré « la vie mode d’emploi » de
g.pérec, croyant qu’il s’agissait d’un ouvrage philosophique
qui allait l’aider à résoudre ses problèmes existentiels.
(from dc)
L’ingénierie
fine.
Je
me suis demandé pourquoi je n’avais pas envie de m’asseoir
à côté de cet homme. Il a une « drôle
de tête » : sa bouche ressemble à un gros
anus boudeur.
Devant
le bassin à sec depuis des années : « eau
non potable ».
Elle
enlève ses lunettes de soleil — c’est comme si elle se
déshabillait.
Publicité
(imaginaire) : ravissante, souriante et élégante
jeune femme :
— Mais, quel est le secret de votre bonheur ?
— Ah, je viens de me faire baiser comme une folle.
Nous
avons souffert.
Cela a — au moins momentanément — altéré
notre métabolisme. Il en résultera probablement, à
terme, des affections découlant de ces déséquilibres : nous
souffrirons encore.
Fillette
n’a pas de chance : elle ressemble à sa maman.
Qui
est imbu boira.
Il
faut donner sa chance au Net.
Une
famille s’avance dans la rue, tous affublés d’énormes
lunettes de soleil (malgré qu’ils ont l’astre dans le dos).
On s’étonne que le chien n’en porte pas.
Plus
le temps passe plus je trouve rudimentaires et grotesques nos différentes
fonctions (locomotion, nutrition, reproduction) : grosses
ficelles.
Deux
petits vieux qui contemplent, navrés, démoralisés,
leur voiture toute rayée (vandalisme).
Limage
de Dieu.
Métro.
Des gamins parlent « nombres ». […]
— Deux milliards !
— Ça existe même pas !
Chute
de pâtes.
Ce
jeune homme dans le train : tout à l’heure il se goinfrait
(de brownies ?) et maintenant, blême, fiévreux,
il somnole en se tenant l’estomac.
L’épier,
jaloux (dc).
Verlaine
et Rimbaud se croisent en voiture : poète-poète
(dc).
Cerisier
lourd de fruits, là, en pleine ville. Incongru.
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