Mal de dents, mal dehors.
(rêve) — j’étais l’heureux utilisateur d’un électrophone (un peu
rétif quant à une utilisation efficace de ses fonctions semi-automatiques toutefois).
L’appareil était malheureusement rempli de salade (avec sauce). Nous avions un arc
et des flèches. Je dis à ma mie « ce soir nous nous entraînerons sur des meules
de foin »; mais elle laisse traîner les flèches sur la chaussée et elles sont
toutes en morceaux. Enfin, je prends conscience de l’heure : sept heures moins dix,
je vais être en retard au travail. Il faut courir pour rejoindre l’arrêt de bus,
passer par des galeries souterraines, des parkings — et ainsi je m’égare dans
les vestiaires d’un club de sport. Deux femmes discutent, l’une s’étonnant
que l’autre ne sache calculer le " goal average " de son
équipe...
Un petit coude rouge.
Cartable abandonné (oublié? perdu?) au (beau) milieu d’une cour d’école.
Comme un petit cadavre.
Trois jeunes filles navrantes, parlant exactement comme le font les jeunes filles dans les
séries télévisées pour adolescent(e)s. La " nature " imite
l’" art "? Également : jeunes gens s’exprimant comme des
personnages de bande dessinée, avec mimiques exagérées, gestuelle, onomatopées...
(affiche) Choupa, jeune femme aguichante, délavée, chair bleu pâle et rose pâle —
les couleurs que, peut-être, arbore le cadavre.
(contrepèterie naturelle ) : porte-mine.
Revenant à pied du bureau accompagné de ma mie. Je repère de loin ce vieil homme qui
ressemble étonnamment à un Père Noël " en civil ". Lorsque nous
nous croisons ma mie bâille et l’homme lui lance : « voici un bâillement
administratif »... Il s’arrête, voulant visiblement engager la conversation,
nous explique qu’il est chercheur sans diplômes et sans subventions, se rassure en
vérifiant que nous ne sommes pas fonctionnaires puis nous parle avec insistance du
" rien pour rien " avant de nous éclairer (il s’agit du RPR),
nous demande pourquoi, selon nous, Raymond Barre a été élu maire de Lyon (évidemment
nous ne présentons pas la bonne réponse : c’est parce que dans la petite cuisine
lyonnaise, on aime bien les vieux croûtons). Nous échangeons encore quelques propos puis
nous nous quittons, l’homme lançant un ultime et étonnant « merci de votre
visite ».
Je me nettoyais les oreilles avec un Coton-Tige. J’en sortais des vers blancs de
plusieurs centimètres de long.
J’avais contracté un mariage blanc avec une collègue de travail. Par jeu, je lui
rappelais qu’elle me devait fidélité (obéissance) et assistance. Et aussi que nous
devions partager le même lit afin que notre union soit consommée. J’étais partagé
entre le désir qu’elle dise oui et les ennuis qu’immanquablement cela
risquait de nous attirer. Plus tard avait lieu une formidable beuverie, dans un pavillon
attenant à la maison de ma mère, pavillon où était mort son second mari et considéré
depuis comme une sorte de mausolée. Avec quelques jeunes filles sottes et vulgaires, nous
buvions et ricanions. Quelques-unes vomirent. Le matin j’eus à subir la douce
résignation, la douloureuse compréhension de ma mère (qui, dans le rêve, portait le
visage de ma mie).
Matin, le square, l’odeur d’humus, le froid piquant — les
" sdf " qui ont dormi dehors, et qui commencent une nouvelle
journée...
Je : ma bille.
(rêve) — Je visite une ferme/hôtel. C’est très spacieux, lumineux.
Labyrinthique également. Derrière la maison, je trouve un clapier particulier; une
vingtaine de lapins gris bleu sont sagement alignés sur des sortes d’étagères
(clapiers sans cloisons, sans toits, sans portes). Une femme m’explique qu’il
n’y a qu’un seul mâle pour 17000 femelles. Et en plus, elles sont stériles.
Ma soeur, qui n’hésite, est râpeuse.
Longue interrogation à propos de l’expression (?) " tagada tsoin
tsoin ". Sait-on qui en est l’auteur? Est-il possible de déposer cette
expression à la SACEM? De créer un TagadaTsoinTsoin.com? De devenir riche?
Icare : l’e-mail (lime aile). Lits mêle.
Pour mon travail, je me trouve parfois dans des lieux (souvent des administrations) où
les persona grata peuvent circuler à leur guise quand le vulgum pecus (et
c’en sera fini de ma crise latiniste) n’ose qu’à peine franchir le seuil.
Ainsi, ce mardi à 13h15 suis-je dans une " salle de réunion " de
l’Éducation Nationale, seul avec ce bloc et ce stylo, des tableaux d’affichage
portant des informations aussi diverses qu’inutiles, un mobilier caractéristique des
années 70 (en bon état toutefois); des pas dans le couloir... Trois placards avec la
clef laissée sur la porte... Je cherche la caméra qui surveillerait mes faits et gestes.
Serait-elle capable de zoomer au point que l’on puisse lire ce que j’écris
maintenant?
Des plantes, les mêmes qu’à la maison, et puis d’autres, très grandes. Au
mur, des dessins d’enfants (3) représentant des chats, ou des castors. Il est
difficile de trancher. La secrétaire qui passe parfois dans le couloir me voit écrire.
Gage de sérieux. Un homme consciencieux.
J’ai dans le train mangé avec méthode mon sandwich St-Félicien/jambon, commande
spéciale qui provoqua quelque émoi chez le traiteur. Comme quoi il en faut peu.
J’ai mangé, j’ai bu du thé froid; j’ai regardé par la fenêtre (plaine,
vaches, maïs, chemins, étangs : l’Ain). J’ai (re)lu ce M. Jouhandeau (M.
Godeau intime), offert par ma mie en 1990. Un ouvrage étonnant dont je pense que je ne le
lis sans doute pas comme l’auteur l’aurait souhaité. Mais comment savoir? je
n’ai guère le goût de me plonger dans quelque biographie critique pour déterminer,
au fond, ce que voulait nous dire Marcel J. Un coup d’oeil sur sa
bibliographie, en tout cas, m’impressionne bigrement.
Pourquoi/sur quelle base " morale " la nécrophilie serait interdite
— et notamment si les partenaires sont consentants (ah ah).
Et pourquoi ce tabou sur certaines chairs (chien, chat)...?
(contrepèterie naturelle ) : maillot de corps.
De loin, les pigeons. On dirait qu’il neige.
Au 52 de ma rue vit une délicieuse jeune fille. J’ai passé des moments émouvants
à contempler sa nuque et ses mèches rebelles, dans le bus.
Potiche ovale dans le mauve étang.
(dans le bus) contrarié qu’une femme laide s’asseye à côté de moi.
Téléphone portable toujours : impression étrange lorsque la gestuelle de la
conversation téléphonique est effectuée dehors, par un quidam qui arpente la rue (par
exemple).
Quelle espèce d’insecte est-ce : une mouche à cul jaune?
Matin d’une petite nuit (avec SB) bien arrosée. La pluie sur la chaussée, comme les
corolles magnifiques de fleurs extraordinairement éphémères. Ne pas pouvoir se
détacher de cette interprétation, de ce " spectacle ".
Cette fille peu gracieuse qui mâche son chewing-gum en ouvrant grand la bouche. Envie de
lui souffler qu’elle serait " plus jolie " si elle gardait la
bouche close. Je mens. Elle serait un peu moins laide.
Ce pauvre bougre qui s’escrimait à rouler un joint dans le bus, gêné par les
soubresauts du véhicule, son lourd sac à dos en équilibre sur ses genoux, et sa non
moins volumineuse voisine.
Nous étions quelques-uns à évoluer dans une réalité sensiblement différente; sans
cesse nous découvrions de nouveaux lieux, qui étaient là tout proche, un lac, une
forêt, une étendue verdoyante, et que personne, à part nous, ne voyait. Lorsque nous
découvrions un lieu inédit, nous avions le droit de le nommer à noter guise et
disposions, à cette fin, d’étiquettes toutes prêtes que nous collions dans un
coin du paysage. J’étais remonté contre Kant. « Ce gars-là n’a
jamais rien fait de bon; tout au plus quelques pages qu’on révise pour le Bac. Il
était payé pour réfléchir à des choses qu’il ne connaissait pas ». Puis
quelqu'un (une jeune femme) vient m’interroger sur un point de droit extrêmement
complexe concernant l’élection des députés.
Vie : une suite d’addictions. La lecture, la musique, la drogue, le sexe,
l'Internet...
Jeune fille dans le bus, emberlificotée par sa jupe trop courte; par le regard des
hommes.
Chaque matin je vois, sur l’Abribus " Pompidou Sacré-Coeur " et
chaque fois je lis " Pompidou Sacré-Con ".
Femme maigre avec de gros seins. Intéressant.
Les contes à minet (roman grivois).