e faites jamais confiance à quelquun qui dit
aimer les Beatles ! Les multinationales secetur discographique aiment
bien exhumer les cadavres ; la nécrophagie ça rapporte ! À ce titre, la
sortie de « Number one » constitue un acte pieux, en même temps
quune opération financière juteuse ! Quand il sagit dadorer les
reliques, aucune fausse note nest admise ! Reliques de quoi, au fait ?
Reliques dun passé pourri : les soi-disant mythiques années
soixante ! Histoire de conjurer lambiance de déglingue plutôt glauque qui est
celle de ces putains dannées 2000 !
Les Beatles,
pour employer la novlangue de lennemi, cest « fresh, cool & fun ».
Tu parles ! Deux distingués crétins sexpriment sur la question (Libération
du 15/11/00), énonçant gravement le verdict, en lespèce un « verdict
duniversalité ».
Le succès du groupe, selon ces « sociologues de la Passion », résiderait
dans lambivalence dune musique et de textes qui disent « tout et son
contraire ». Apologie de la confusion ! Cest à ce titre que la « passion »
des Beatles « transcenderait toutes les identités sociales » ;
luvre des Beatles constitue lespace privilégié de tous les « investissements
identitaires » remarquons au passage, que de ce type « dinvestissement »
on sen fout : il signe la débilité du concepteur !
Traduisons en clair et pas en novlangue ! Cet investissement cest
lexpression du « libre choix du consommateur » ce rouage
inerte de léconomie de marché ; dont la seule vraie et misérable liberté
consiste à injecter ses phantasmes à la came frelatée quon lui fourgue !
Cest bien connu, la musique des Beatles « est tellement bonne »
crétinisme de fans dixit quelle échappe à toute
critique ; de même, quau royaume des aveugles, les borgnes sont rois !
Face à
lextase furieusement post-moderne induite par ce type danalyse rappelons
quelques vérités élémentaires concernant la trajectoire de ce groupe si
consensuel ;un groupe dont le « génie mélodique » a su hypnotiser
diverses générations de petits-bourges en version « straight » ou « cool » en
particulier celle des jeunes tarés des sixties : les futurs vieux cons
des nineties pauvres baby-boomers !
Le public des Beatles ce sont les middle-class zeros !
Les Beatles ont tout pour être rebutants : produit formaté pour les classes
moyennes, ils sont lexpression dune sous-culture frelatée, labellisée pop
dans une version hyper-commerciale ! Quant à leurs valeurs, leur capacité à
transgresser le sinistre « ordre des choses »,
parlons-en : consensualisme, niaiseries diverses, mystique de tarés ;
bref, le conformisme en version psychédélique ! Le produit se vend si bien, inutile
de le reformater ! produit « addictif » et inoffensif !
Au début, il y
a quatre jeunes prolos de Liverpool port en déclin qui jouent une
musique de barbares : rock & roll ; quatre voyous graisseux qui
expriment, dans les caves, leurs frustrations et leur énergie de hooligans mauvais genre,
dopées à lélectricité. Cest la période du Star-club de
Hambourg : cuirs noirs, sexe et alcools ; rien à redire.
Phase
deux : la rançon du succès a son prix. Pour accéder à la reconnaissance et
aux hits, les quatre de Liverpool passent un pacte avec le diable. Le diable se
nomme Brian Epstein et il occupe les fonctions de manager ! pacte faustien sil
en est ! les Beatles auront le succès et le droit à lhystérie collective.
Mais pour passer le pacte, il faut payer le prix : signer avec son sang,
dabord ; vendre son âme ensuite ! En résulte
laffadissement total du groupe !
On connaît la suite. Pour vendre, on synthétise des icônes ; malgré les effets du
style couleurs fluos et images solarisées, quen reste-t-il ?
- Un crétin ;
- un idiot virant au schizo-mystique ;
- un crooner riche et douceâtre virant à
lécolo-stupide ;
- un paranoïaque doublé dun masochiste
(supporter Yoko Ohno !), décédé dans sa bulle de bohème-chic, à N.-Y.
City ! La gloire ta niqué la tête !
Inutile de
préciser que la gloire peut être un produit toxique et que ceux qui vendent leur âme au
diable (ce nest quune image !) en subissent les conséquences. Arrêt de
lémission. Nous, les Beatles, on sen fout ! on préfère écouter les
premiers Pretty Things ! ou les Troggs ! affreux, sales et méchants,
ceux-là ! Pas du genre à être décorés par la reine
dAngleterre cette autre vieille icône tout juste bonne à
étrangler des faisans blessés ; ou à renflouer la balance commerciale du
Royaume-Uni !
Sil est quelque chose
de pourri au royaume du Danemark, pardon du Rock-Bizz, inutile de sucer le sang des
cadavres pour le revivifier. Laissons les morts enterrer leurs morts !
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